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LES LOGEMENTS SOCIAUX VACANTS, CA CONTINUE

Dernière mise à jour : 22 févr. 2021

Crédits photo : AFD

L’augmentation fulgurante du nombre de logements sociaux vacants avait été pointée en 2019. Le phénomène impactant surtout le locatif intermédiaire se poursuit et s’élargit même aux logements en accession à la propriété.


C’est le rapport annuel 2018 de la Société immobilière calédonienne qui avait tiré la sonnette d’alarme. La SIC indiquait une augmentation significative du taux de vacance de ses logements passant de 3,4% de son parc immobilier en 2017 à 5,5% en 2018 avec, en tête du classement, le logement intermédiaire (10%). Deux causes avaient alors été identifiées pour expliquer ce phénomène selon le rapport : d’une part, la paupérisation des familles dans un contexte de fortes mutations sociales (déstructuration de la cellule familiale, rupture dans les parcours de vie, isolement, vieillissement et phénomène de dépendance, montée des incivilités…). D’autre part, l’augmentation de l’offre dans le secteur privé ayant pour conséquence de baisser les prix et donc d’attirer les ménages.


La SIC avait alors relevé trois actions à mettre en œuvre pour réduire la vacance de ses logements intermédiaires :


1) La réalisation de travaux destinés à améliorer l’attractivité des résidences.

2) La baisse des loyers d’environ 20% dans certains secteurs.

3) La modernisation de la commercialisation (utilisation des outils numériques, des réseaux sociaux…).


Force est de constater malheureusement que le phénomène se poursuit puisque le rapport annuel de 2019 enregistre une nouvelle augmentation du taux de vacance atteignant les 6,7%.


Côté FSH, un article paru aujourd’hui chez nos confrères de NC la 1ère révèle que le plus ancien des bailleurs sociaux doit aussi faire face à un ralentissement de ses ventes en accession à la propriété. Le FSH peine à trouver des acquéreurs. En dix ans, le nombre d’accessions à la propriété a été divisé par trois passant de 191 en 2011 à 61 en 2020. Et cela, malgré la diminution des constructions imposée par la crise. Les raisons évoquées sont les mêmes que la SIC : une paupérisation des ménages confrontés à davantage de difficultés pour régler leur loyer ou accéder à la propriété.


Une autre raison non évoquée par les bailleurs sociaux partirait du constat de l’état dégradé de certaines de leurs résidences dont les logements devenus inhabitables sont dès lors recensés comme étant vacants.


Quoi qu’il en soit, les demandes de logement ont diminué de manière non-négligeable comme en attestent les chiffres. En Province Sud, le nombre de dossiers déposés a dégringolé passant de 8 297 en 2018 à 7 145 en 2019 (rapports d’activité de la province Sud 2018 et 2019).


Une situation qui interpelle donc sur la capacité à évaluer correctement les besoins de sorte à ajuster parfaitement l’offre et donc les dépenses publiques en matière de logements sociaux. L’enjeu est de taille dans la mesure où ce secteur a toujours bénéficié d’exonérations fiscales correspondant à d’importants manques à gagner pour le budget des collectivités (même si le dispositif de défiscalisation locale est arrivé à terme au 31 décembre 2018). Il serait peut-être temps d’engager un réel diagnostic dans ce secteur et dans d’autres afin de mesurer la pertinence de maintenir un tel niveau d'exonérations car les deniers publics se font de plus en plus rares en période de crise.

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